Le constat fondateur
Au point de départ de l'ASES, lors de l'assemblée constitutive du 11 janvier 1989, il y avait un certain nombre de sociologues, Catherine Paradeise, Pierre tripier, Nicole Pinet, Alain Bourdin, Philippe Casella, Jean-Michel Chapoulie, Françoise Piotet, France Aubert, Jean-Pierre Terrail qui s'étaient mis d'accord sur les constats suivants :
Ces faits entrainent
Dis en d'autres mots, les collègues avaient l'impression que face à l'attitude qui consiste à se lamenter sur la situation abominable de l'université, il fallait réagir en faisant circuler l'information afin d'arriver à des représentations minimales communes (représentation entendues au sens cognitif) afin de permettre à ceux qui voulaient modifier la situation de pouvoir s'appuyer sur des expériences faites ailleurs qui puissent remettre en cause des situations locales très verrouillées.
Il fallait donner aussi une représentation collective, mais cette fois au sens institutionnel du terme, des sociologues face au ministère. Il s'agissait de faire un groupe de pression qui puisse intervenir lors des négociations.
Il fallait permettre au CNU plus de transparence dans ses choix par l'instauration de règles connues de tous.
L'ASES a été déclarée le 26 mai 1989 comme Association de Sociologues enseignants du supérieur avec pour objet : défendre, améliorer et promouvoir l'enseignement de la sociologie. On notera l'évolution : alors qu'aujourd'hui l'ASES se présente comme l'association des sociologues enseignants du supérieur, elle se présentait à l'époque plus modestement comme une association de sociologues.
Evolution numérique
La première année, 1990, l'association regroupe déjà 127 des 380 sociologues de la 19e section soit un tiers. Les années suivantes sont moins brillantes : alors que les effectifs de la 19e section croissent en moyenne de 5% par an puisqu'ils atteignent 633 en l'an 2000, l'ASES n'en touche plus que 22% en 94 pour ensuite remonter progressivement jusqu'à la situation en 2000 où avec 242 membres elle touche 38% des 633 statutaires de la 19e section.
Des répartitions calculées pour les AG de 1998 et 99 permettent d'avoir une photographie des adhérents du moment : la répartition MCF/Prof de 2/3 contre 1/3 y est proche de celle de la 19e section, la répartition des sexes deux tiers d'hommes contre un tiers de femmes y est la même. Par contre en termes de répartitions géographiques, la région parisienne regroupe près de 40% des effectifs de l'ASES avec un grand nombre d'entre eux enseignants en province dans une large couronne.
Des rencontres publiques
L'ASES après une période de rodage a surtout travaillé sous forme de rencontres publiques qui ont laissé des traces écrites : 26 rencontres publiques ont été organisées dont les sujets étudiés se regroupent sous les thèmes suivants :
7 rencontres concernent le 3e cycle : DEA, DESS, puis Ecoles doctorales et leurs débouchés
7 concernent l'enseignement en Premier et 2e cycle : montée en puissance des Deug, la réforme Bayrou, l'adaptation de l'enseignement, l'évaluation de la réforme
6 concernent la fonction de chercheur de l'enseignant : politique de la recherche, comment publier des livres, des articles
4 rencontres ont étudié le problème de l'entrée dans le corps des enseignants chercheurs : étude des règles de recrutement, HDR, hors-statuts, thèse.
2 ont constitué un bilan de l'enseignement de la sociologie : en France, dans d'autres pays européens.
Il est difficile de déceler une périodisation : on peut simplement souligner que la réforme des DEA a mobilisé l'opinion dans les années 90, la réforme du Deug dans les années 97 et que la période récente a vu beaucoup de rencontres à propos du statut de chercheur des enseignants.
Ces rencontres ont un nombre variable de participants : de 50 à 100 et très rapidement, il a été envisagé de démultiplier l'efficacité de ces rencontres en en publiant les résultats dans la Lettre de l'ASES
La Lettre de l'ASES
30 numéros de cette lettre ont paru : au début ces lettres n'avaient que quelques pages mais depuis plusieurs années elles ont une bonne épaisseur (60 à 70 pages) bien qu'elles soient éditées à frais réduits (environ 10 F l'exemplaire).
Les rubriques régulières qu'on y trouve sont :
1) les comptes-rendus des réunions précédentes
2) des informations sur le CNU : cette rubrique, simplement par son existence où l'on trouve des informations nominales (qui a été qualifié, qui a été recruté) des informations statistiques mais aussi un compte-rendu des causes les plus fréquentes de refus, des recommandations sur la manière de présenter les dossiers de qualification ou d'habilitation : cette rubrique est jugée fondamentale par l'ASES et comme correspondant à l'objectif de transparence qui était souhaité.
3) on se doute que l'activité du CNU n'a pas été sans tensions ni sans problèmes personnels ou collectifs : la Lettre a été l'occasion de prises de positions personnelles sur les procédures de recrutement en général (par exemple les votes dans les Commissions de spécialistes) ou sur tel ou tel problème particulier (le localisme), voire tel problème personne posé par un refus de qualification. Ces Tribunes libres ont abordé d'autres sujets : pétition sur le recrutement, témoignage de hors-statuts, éthique de la discipline.
4) enfin à côté de quelques rubriques pratiques (comment se familiariser avec un nouvel outil comme internet), la Lettre reflète la vie de l'ASES : Assemblées générales et conseils d'administration y ont leur compte-rendu.
La Lettre de l'ASES est jugée par tous très importante, c'est pour beaucoup de collègues l'élément qui les pousse à adhérer à l'ASES parce qu'on y trouve des informations et des réflexions sur des aspects professionnels, non dans une perspective syndicale mais dans une perspective qui permet de s'extraire d'une réflexion trop locale, marquée par des personnalités et des habitudes, qui permet aussi à de jeunes enseignants de trouver leurs marques. La Lettre n'est diffusée qu'aux membres de l'ASES alors que les rencontres sont ouvertes à tous. C'est un choix qui permet à l'ASES de continuer à vivre en tant qu'association.
La vie de l'association
L'ASES fonctionne banalement comme une association 1901 avec quelques particularités par rapport à beaucoup d'associations.
Son assemblée générale annuelle, associée en général avec une matinée de débat, élit chaque année le tiers des membres d'un Conseil d'administration de 21 membres. Il y a davantage de candidats que de postes à pourvoir. Le désagrément de devoir expliquer à un collègue qu'il n'a pas été élu est compensé par la possibilité de choix qui motive les votants et qui permet un exercice démocratique (le vote par correspondance est possible, il y a lieu avant l'AG : les candidats sont invités à se présenter par écrit).
Le Conseil d'administration se réunit à chacune des trois rencontres annuelles : les frais de transport de ses membres sont remboursés par l'ASES ce qui permet d'avoir des membres du CA de province et d'assurer leur participation à la vie de l'ASES. Le bureau de l'ASES : président, secrétaire général, trésorier est élu par le CA. La durée de mandat d'un président est de 2 à 3 ans sans que cette périodisation soit statutaire.
Chaque membre du CA est responsable de l'organisation d'une rencontre ou d'une activité (c'est ainsi que l'ASES a aussi produit deux annuaires de l'enseignement et de la recherche en sociologie qui voulait présenter l'ensemble des collègues : éditions de 1994 puis de 2000) : être candidat au CA c'est accepter de consacrer de son temps pour plus que la simple participation à des réunions. L'expérience montre que nous n'avons jamais manqué de candidats. Le fait que le président soit choisi par le CA permet d'élire quelqu'un qui a déjà fait ses preuves par des actions menées au sein du CA, même si ce n'est pas une star de la discipline.
Le Conseil d’administration en est actuellement le suivant :
Régine Bercot, Yeza Boulhabel-Villac, François Cardi, Philippe Cibois (secrétaire général, chargé du bulletin), Sylvette Denèfle, Michèle Dion (trésorière), Claude Dubar, Francis Farrugia, Daniel Filâtre (président), Charles Gadéa, Sandrine Garcia, Suzie Guth, Monique Hirschhorn, Yvon Lamy, Salvatore Maugeri, Monique Legrand, Jean-Luc Richard, Nicole Roux, Patrick Trabal, Jean-Yves Trépos
RÉCAPITULATIF DES RENCONTRES PUBLIQUES DE L'ASES
Octobre 2001 L'enseignement face aux réformes pédagogiques
Mai 2001 La thèse après "l'affaire Teissier"
Janvier 2001 Situations locales et pratique de la recherche
Septembre 2000 La publication des livres
Mars 2000 Le statut d'enseignant-chercheur
Janvier 2000 Les écoles doctorales
Octobre 99 La formation des sociologues en Europe
Mars 99 Innovations pédagogiques
Janvier 99 Les sociologues publient : où, comment ?
Sept. 98 Quelle politique de la recherche pour l'Université ?
Mars 98 Quarante ans d'enseignements de la sociologie, bilans et perspectives
Janvier 98 Les DESS de sociologie
Sept. 97 Chargés de cours, Ater, moniteurs, doctorants,... Quelle politique pour les statuts précaires ?
Mars 97 Actualité de la réforme du Deug (Bayrou)
Théorie sociologique et sociologie générale
Janvier 97 Enseigner les méthodes : observation, questionnaire, entretien
Sept. 96 Réforme du Deug ? Comment la prendre en charge.
Mars 96 Les débouchés des DEA et des docteurs (selon des sociologues non-universitaires)
Janvier 96 Campagne de recrutement 96 : nouvelles règles du jeu, nouveaux enjeux.
Sept. 95 Le bilan de la campagne d'habilitation des DEA : critères d'évaluation et processus de décision. Débouchés des DEA, avenir des docteurs en sociologie.
? Sociologie hors les murs (Lettre de nov 95)
mars 94 L'afflux, l'accueil et le devenir des étudiants de premier cycle en sociologie
octobre 93 L'habilitation à diriger des recherches : quelles exigences ?
février 92 la préparation à la recherche en sociologie et démographie (discussion du rapport Chapoulie/Dubar)
octobre 90 enseignement-recherche
mai 90 DESS
déc. 89 Journée sur les DEA
STATUTS DE L'ASSOCIATION A.S.E.S
Révisés lors de l'AG du 27 janvier 1990
article 1
Il est fondé entre les adhérents aux présents statuts une association régie par la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 Août 1901, ayant pour titre Association de sociologues enseignants du supérieur: ASES
article 2
Cette association est constituée pour défendre, améliorer et promouvoir l'enseignement de la sociologie. Elle vise à rassembler, à des fins d'information, de réflexion, de concertation et de proposition., les enseignants-chercheurs et les enseignants de sociologie en poste dans les universités et les établissements d'enseignement supérieur assimilés (grands établissements, instituts universitaires de technologie, écoles d'ingénieurs et de commerce etc.)
Elle se réserve la possibilité d'engager à cette fin des recherches ou des études de publier des bulletins. Elle peut détendre les droits professionnels de ses membres.
article 3 - siège social
Le siège social est fixé : Département de sociologie, université Paris X;. 200 avenue de la République, 92100 Nanterre Cedex
Il pourra être transféré par simple décision du conseil d'administration; la ratification de l'assemblée générale sera nécessaire.
article 4 - Membres et cotisations
L'association se compose de membres actifs et de membres correspondants.
Sont membres actifs les personnes qui adhérent aux statuts de l'association, versent une cotisation et participent à ses activités. La demande d'adhésion doit être faite par écrit au Conseil d'Administration et implique formellement le parrainage de deux autres membres actifs.
Sont. membres correspondants les personnes qui s'intéressent aux activités de l'association, qui versent une cotisation et qui apportent leur aide à celle-ci.
Le taux de cotisation de chaque catégorie de membres est fixé annuellement par le Conseil d'Administration.
article 5 - Admission
Pour faire partie de l'association il faut, soit relever de la 19éme section du CNU, soit être agréé par le bureau.
article 6 - Radiation
La qualité de membre se perd par
- la démission
- le décès
- la radiation prononcée par le conseil d'administration pour non-paiement de la cotisation ou pour motif grave, l'intéressé ayant été invité par lettre recommandée a se présenter devant le bureau pour fournir des explications.
article 7 - Ressources
Les ressources de l'association comprennent
- les cotisations de ses membres
- les subventions de l'Etat, des régions, des départements, des communes
- toutes ressources autorisées par la loi.
article 8 - Conseil d'administration
L'association est dirigée par un conseil de 21 membres élus pour trois années par l'assemblée générale. Les membres sont rééligibles.
Le conseil d'administration choisit parmi ses membres actifs au scrutin secret, un bureau de 7 à 9 membres composé de:
- un président
- un vice-président s'il y a lieu
- un(e) secrétaire et s'il y a lieu un(e) secrétaire adjoint(e),
- un(e) trésorier(e) et si besoin est, un(e) trésorier(e) adjoint(e).
Le conseil étant renouvelé chaque année par tiers, la première année les membres sortants sont désignés par le sort.
En cas de vacance, le conseil pourvoit provisoirement au remplacement de ses membres. Il est procédé à leur remplacement définitif par la plus prochaine assemblée générale. Les pouvoirs des membres ainsi élu prennent fin à l'époque où devrait normalement expirer le mandat des membres remplacés.
article 9 - Réunion du conseil d'administration
Le conseil d'administration se réunit une fois au moins tous les six mois sur convocation du président, ou sur la demande du quart de ses membres.
Les décisions sont prises à la majorité des membres présents.
Tout membre du comité qui, sans excuse, n'aura pas assisté a' trois réunions consécutives, pourra être considéré comme démissionnaire.
article 10 - Assemblée générale ordinaire
L'assemblée générale ordinaire comprend tous les membres de l'association a quelque titre qu'ils soient affiliés et se réunit chaque année. Seuls les membres actifs ont le droit de vote. Quinze jours au moins avant la date fixée, les membres de l'association sont convoqués par les soins du secrétaire. L'ordre du jour est indiqué sur les convocations
Le (la) président(e), assisté(e) des membres du conseil, préside l'assemblée et expose la situation morale de l'association . Le (la) trésorier(e) rend compte de sa gestion et soumet le bilan à l'approbation de l'assemblée.
Il est procédé, après épuisement de l'ordre du jour, au remplacement, au scrutin secret des membres du conseil sortant.
Ne devront être traitées, lors de l'assemblée générale, que les questions soumises à l'ordre du jour.
article 11 - Assemblée générale extraordinaire
Si besoin est, ou sur demande de la moitié plus un des membres actifs inscrits, le (la) président(e) peut convoquer une assemblée générale extraordinaire, suivant les formalités prévues par l'article 10.
article 12 - Règlement intérieur
Un règlement intérieur peut être établi par le conseil d'administration qui le fait approuver par l'assemblée générale.
Ce règlement éventuel est destiné à fixer les divers points non prévus par les statuts, notamment ceux qui ont trait à l'administration interne de l'association.
article 13 - Modification des statuts et dissolution
La modification des statuts de L'ASES ou sa dissolution ne pourront être prononcés que par deux tiers au moins des membres actifs présents a l'assemblée générale
En cas de dissolution, un ou plusieurs liquidateurs(trices) sont nommés(ées) par l'assemblée générale et l'actif, s'il y a lieu, est dévolu conformément à l'article 9 de la loi du 1er juillet 1901 et du décret du l6 août 1901.
Les présents statuts ont été approuvés par l'assemblée constitutive du 11 janvier 1988